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 saison 2003

 

Présentation rapide de l'Escrime à travers les âges !

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Etymologie de l'Escrime

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Etymologiquement, les termes escrime, écu et bouclier proviennent du sanscrit et de l'Asie, où les Brahmanes enseignaient depuis la nuit des temps, sur la place publique, les principes de l'exercice des armes (principes définis dans un livre sacré).

Les Chinois, précurseurs dans bien des domaines, apprenaient déjà les techniques de l'escrime vingt siècles avant notre ère.

On retrouve également trace de l'escrime en Egypte où un bas-relief du temple Médinet-Adou (Ramses III) évoque la compétition (~1190 Av JC).

En bas latin, escrime se disait schermare et en italien scherma ; ces mots donnèrent en ancien français, les verbes "escremir" et "escremier", qui signifiaient combattre, tirer des armes. Plus récemment le mot "escrime" proviendrait du scandinave "skrimen", ou de l'allemand médiéval "skremen", signifiant "art de se défendre". On peut définir l'escrime comme l'art de se servir des armes de tranchant et de pointe pour se défendre et pour toucher l'adversaire. 

Ainsi définie, l'escrime comprend le maniement de l'épée, du sabre, de la baïonnette, de la lance, et même de la canne et du bâton, le fleuret quant à lui n'est alors considéré que comme une arme d'école.

- Littré -

Art de faire des armes; exercice pour apprendre à se battre à l'épée ou au sabre


Histoire de l'Escrime

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Du DUEL au SPORT !

"À la fin de l’envoi, je touche..."

"Le vers célèbre de Cyrano de Bergerac d'Edmond Rostand fait référence à une escrime académique bien précise, celle du duel, à l'issue souvent mortelle, qui fut longtemps la seule survivance du combat à l'arme blanche.

De longs balbutiements
Pendant des millénaires, des origines de l'humanité au XIVe siècle, l'arme n'est que le prolongement du bras du combattant, la projection de sa force corporelle. Qu'il brandisse la masse, la lance, l'épée, ou qu'il tende la corde de son arc, c'est dans ses muscles que l'homme puise la force motrice du coup à asséner. Alors que le glaive romain (assez court) était déjà utilisé de façon efficace comme arme de pointe par les légionnaires, l'épée médiévale (dans la droite ligne de l'épée gauloise, très longue) va progressivement s'alourdir pour devenir une arme essentiellement de tranchant très lourde à manipuler (il faudra même 2 mains pour tenir l'épée) et dont l'objet est de briser les armures. L'escrime des chevaliers est une escrime de force dénuée d'adresse. A l'inverse vilains et bourgeois, non habilités à porter l'armure utilisent déjà avec dextérité le bâton : ce sont les premiers escrimeurs " modernes ".
L'apparition de la poudre et des armes à feu rendra obsolète les lourdes protections corporelles et de fait entraînera la disparition des épées médiévales. L'épée s'allège : le centre de gravité est plus proche de la main, ce qui autorise une meilleure liberté de mouvements. L'épée devient ornementale, parure. Elle est aussi, avec la dague, l'arme de main de prédilection.

Naissance de l'escrime : de la pratique à la théorie
On peut ainsi situer la naissance de l'escrime moderne (l'intelligence prévalant sur la force) au début du XVe siècle en Espagne avec l'apparition de la célèbre rapière ou " brette ". La subtilité et la technique vont enfin l'emporter sur la force et la brutalité. Tolède fournit des armes réputées pour la finesse de la lame et la qualité de l'acier. Mais ce sont les Italiens qui vont codifier les premiers principes (position de la main, ..) de l'escrime de " pointe " et produire les premières théories. En 1533, Achille Marozzo publie un premier ouvrage suivi en 1553 par le Milanais Camillo Agrippa, architecte, mathématicien et ingénieur, qui propose, dans un traité demeuré célèbre " trattato di scienta d'arme " (illustré par … Michel-Ange), une approche scientifique où il remplace le bouclier par la dague et où il définit quatre position de main ((prime, seconde, tierce, quarte). L'école italienne va irradier l'Europe et sera fortement appréciée à la cour de France. Le premier traité d'escrime publié en France est celui de Henri de Saint-Didier, gentilhomme provençal, en 1573, " Traicté contenant les secrets du premier livre sur l'espée seule ". Il y est fait allusion au " floures " ou fleuret.
En 1567, les "Maîtres joueurs et escrimeurs d'épée" de la Ville de Paris reçoivent, par lettres patentes de Charles IX (lui-même fine lame dont le maître d'arme était Italien -Pompée- ), l'autorisation de se réunir en communauté : Académie des Maîtres en faits d'armes de l'Académie du Roy.

L'escrime réaliste : le duel
Depuis le Ve siècle et jusqu'au XIIIe siècle, la notion de duel (" duello " signifie affaire en italien) judiciaire ou ordalie permet de régler officiellement et légalement les différends entre nobles. Mais l'issue souvent arbitraire de ces duels et l'hécatombe qui en découle va amener les Rois de France à interdire ou à tenter d'interdire le duel. C'est tout d'abord Saint-Louis (1254) qui supprime le duel en matière de droit civil. Henri IV essaiera lui aussi. En 1545 , au Concile de Trente, l'église prononce l'interdiction du duel qui reste toutefois largement pratiqué en France. L'édit n'a pas été promulgué par le roi et nombre de gentilshommes sont protestants.
Le dernier duel " officiel ", autorisé par le roi , se déroule sur le plateau de Saint Germain en Laye, en présence du roi Henri II et de sa cour, le 10 juillet 1547. Guy Chabot blesse mortellement François de Vivonne (1520 - 1547), seigneur de La Châtaigneraie, en portant deux coups de tranchant au jarret de son adversaire qui va décéder trois jours plus tard (solennellement convaincu de mensonge et de parjure). Cette action, une " falso manco " enseignée par le maître italien Caize, était une " botte " (de l'italien " botta " ) régulière, ce qui fut attesté par le neveu même de La Chataigneraie, Pierre de Brantôme, dans son ouvrage " Discours sur les duels ". La finesse du baron de Jarnac l'avait emporté sur la force brutale du vaniteux La Châtaigneraie. Il est vrai qu'à l'époque, l'habitude était d'attaquer au visage et au corps.
En France, le duel est une pratique si répandue qu'entre 1588 et 1608, près de 8 000 gentilshommes meurent en duel, non seulement sur le pré, mais également des suites de blessures, parfois légères : septicémie et tétanos sont fréquents à cette époque d'hygiène très relative. Entre 1608 et 1723 huit édits royaux prétendent interdire le duel. Même les exécutions de nobles (exécution du comte de Bouteville en place de Grève, en 1627, commanditée par le cardinal de Richelieu) qui ont contrevenu à la volonté royale ne sont guère dissuasives et les duels continueront jusqu'à la fin du XIXe siècle. En 1837 (15-12) un arrêt de la cour de cassation déclare que l'homicide et la blessure infligée en duel rentrent dans le droit commun. Cependant, jusqu'en 1914, les duellistes accusés d'homicide volontaire seront régulièrement acquittés par les tribunaux… Après la guerre, l'escrime rentre en salle pour n'en plus ressortir.

Evolution de la technique
L'apparition d'une arme légère, mouchetée comme une fleur (" fioretto "), inventée en Italie, fait rentrer l'escrime dans les salons. Ainsi naît le fleuret au XVIIème siècle (mention en est faite dans un traité de 1622). Cette nouvelle arme passionne la cour et les nobles. En 1653, Charles Besnard prescrit une position ou garde pratiquement similaire à la position de l'escrimeur actuel. La technique se développe. Les assauts deviennent esthétiques, mais restent peu engagés car les protagonistes ne sont pas protégés. A la fin du XVIIIème siècle, peu avant la Révolution, La Boessière (père) met définitivement au point le masque en treillis métallique, dont l'emploi entraîne immédiatement des changements importants dans la technique de l'escrime. Dans le même temps apparaissent la veste et le gant.
Si le fleuret est une arme de salon, l'épée reste l'arme de prédilection du duel, où les conventions s'oublient au profit d'un réalisme souvent immoral.
Durant la révolution, arrêtée un instant dans son essor, l'escrime redevient florissante à la fin du premier Empire, s'ouvrant en particulier à l'ensemble de la population. C'est à partir de 1815 que se révèlent des escrimeurs et des professeurs remarquables qui vont faire considérablement progresser l'art de l'escrime : La Boissière fils, le Chevalier de SaintGeorges, Jean-Louis, Lafaugère …

Entre Art et Sport
Au XIXe siècle, le mouvement romantique va puiser ses récits dans l'histoire et rendre l'escrime très populaire avec la publication de célèbres romans de cape et d'épée (Alexandre Dumas, Théophile Gauthier, Paul Féval.). Sous-tendue par ce retour aux " valeurs morales " une nouvelle école apparaît, qui met en cause l'esthétique des attitudes et l'harmonie des mouvements. Elle ne se préoccupe que du "coup touché" et s'élève contre l'abus des conventions. Cette école d'escrime pratique gagne sans cesse du terrain.
La notion de compétition apparaît avec le " duel blanc " (avec un juge et quatre témoins). Elle va aboutir à la définition des 3 armes actuellement utilisées. L'épée sportive a acquis droit de cité.
Le fleuret limite, en 1902, ses conventions et serre de plus près les réalités du combat. Le sabre, arme de pointe, de taille et de contre-taille, établit ses règles et sa pratique s'étend en Europe occidentale.
Le duel, qui demeurait, depuis plusieurs siècles, la raison d'être de l'escrime disparaît, mais ses traditions d'honneur, de courtoisie, d'élégance, survivent dans l'escrime-sport.


Aujourd'hui, avec 105 médailles dont 36 en or, l'escrime est le sport olympique français par excellence, qui a apporté le plus de médailles à la France depuis la création des Jeux modernes en 1896. La France s'est imposée dans 9 des dix épreuves d'escrime inscrites au programme olympique (il manque toujours un titre par équipe au sabre).


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